AVEL MAD Capitaine de Vaisseau
Messages : 1327 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 70 Localisation : Auray - Morbihan
| Sujet: Un marin de légende Mar 8 Nov - 10:17 | |
| JOSHUA SLOCUM Joshua Slocum part de Boston le 24 avril 1895. Il sera de retour chez lui le 27 juin 1898 après avoir effectué le premier tour du monde à la voile en solo et vécu une multitude d’aventures. C'est durant l'hiver 1892 qu'un ami lui cède un ancien bateau de pêche aux huîtres, gréé en sloop, qui avait besoin de "quelques réparations". Le Spray, long de 11,2 mètres et large de 4,3 mètres, est en réalité une épave gisant depuis 7 ans en plein champ. Slocum, qui envisageait une reconversion dans la construction navale, décide alors de le reconstruire complètement, ce qu'il accomplit au prix d’un travail de 13 mois. Le 24 avril 1895, Slocum quitte le port de Boston à bord du Spray pour entamer son tour du monde. Il parachève d'abord l'équipement de son bateau en cabotant le long de la côte est des États-Unis puis s'élance dans l'océan Atlantique depuis Yarmouth. Il envisage alors un tour du monde vers l'est via le canal de Suez. Il atteint Horta de Fayal (archipel des Açores) puis Gibraltar le 4 août. Dans cette importante place forte britannique, il reçoit un accueil chaleureux des autorités navales. Mais là on le convainc que la piraterie qui sévit en mer Méditerranée constitue un risque trop important pour un navigateur solitaire. Il sera d'ailleurs pourchassé au départ de Gibraltar par une felouque qu'il n'arrivera à distancer que grâce à un coup de vent providentiel. Il décide alors de changer ses plans et de faire le tour par l'ouest en passant dans l'hémisphère sud. De Gibraltar, il prend la direction du sud-ouest vers l'île de Fuerteventura dans les îles Canaries puis les îles du Cap Vert, franchit l'équateur et aborde le Brésil. Après quelques escales au Brésil, il s'élance dans le détroit de Magellan, redouté pour ses coups de vent. Ayant réussi à le franchir et à atteindre le Cap Pilar le 3 mars 1896, il est rejeté dans le détroit par une tempête : ce n'est que 40 jours plus tard qu'il peut enfin s'échapper vers l'Océan Pacifique. Un des épisodes les plus connus de son voyage se déroule durant son séjour forcé dans le détroit. Des indigènes fuégiens, qui veulent s'emparer de ce bateau au mouillage piloté par un homme seul, montent de nuit sur le pont du Spray. Mais Slocum, conseillé par des marins locaux, a répandu des clous de tapissier sur le pont et il est réveillé par les cris de douleur de ses assaillants se jetant à l'eau. Le Spray Slocum était un lecteur passionné et, au cours de sa traversée du Pacifique, il fait escale dans l'île de Juan Fernandez (où vécut Robinson Crusoé) et dans les Samoa, où il rencontre la veuve de l'écrivain Stevensen. Il atteint Newcastle sur la côte ouest de l'Australie en octobre 1896. Il va séjourner 6 mois dans ce pays. Le 16 avril 1897, il reprend sa croisière, remonte vers le Nord en longeant la grande barrière de corail, puis traverse l'océan Indien. Après une navigation particulièrement rapide, il fait de longues escales aux îles Cocos (juillet 1897) et à l'île Maurice (septembre 1897), en passant par l'île Rodrigues, car il souhaite éviter d'arriver durant l'hiver en Afrique du Sud. Il y arrive le 17 novembre et va y séjourner plusieurs mois. Comme partout, il est accueilli avec bienveillance et reçu par les notables. Slocum reprend la mer le 26 mars 1898, fait escale dans l'île de Ste Hélène (11 avril), l'île Ascension (27 avril) et enfin l'île de la Grande Grenade le 22 mai. Durant sa traversée, il découvre, par des signaux que lui adresse un navire militaire américain, que la guerre vient d'éclater entre l'Espagne et les États-Unis et il redoute un moment une mauvaise rencontre avec un navire ennemi. Après de courtes escales à la Dominique et à Antigua, il appareille pour la dernière traversée. Arrivé au large de New-York, il essuie une des pires tempêtes de son périple, qui l'oblige à mouiller une ancre flottante. Le 27 juin 1898, après avoir franchi un barrage de mines en empruntant un passage au milieu des hauts fonds, Slocum jetait l'ancre dans le port de Newport après un périple de 46 000 milles. Slocum conclut son récit par ces mots : "...Si le Spray n'a rien découvert au cours de son voyage, c'est parce qu'il n'y a sans doute plus rien à découvrir maintenant; d'ailleurs il ne cherchait aucun nouveau continent. Trouver sa route vers des pays déjà connus est un bon travail, et le Spray fit malgré tout une découverte : c'est que la mer la plus démontée n'est pas si terrible pour un petit bateau bien conduit... En examinant ce qui m'a conduit au succès, je vois un assortiment (pas trop complet...) d'outils de charpentier, une horloge en fer blanc, et des semences de tapissier. Mais ce qui compte le plus est l'expérience acquise pendant mes années de navigation, où j'appris avec ardeur les lois de Neptune, afin de m'y conformer exactement en traversant seul les océans..."
En 1899, Slocum publie le récit de son voyage qui devient rapidement un succès de librairie.En novembre 1909, âgé de 65 ans, il appareille sur le Spray pour une longue croisière qui devait l'amener jusqu'à l'Amazone. On ne le reverra plus. Il disparaît dans le triangle des Bermudes.
Dans les années 1960, le marin français Bernard Moitessier baptisa son ketch de 39 pieds Joshua en hommage au navigateur. C'est sur ce bateau que Moitessier rallia Alicante (Espagne) depuis Tahiti, en passant par le cap Horn (1966).
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Pollux2229 Votre Sublime Majesté
Messages : 16297 Date d'inscription : 11/09/2011 Age : 64 Localisation : Village d'irréductibles gaulois.
| Sujet: Re: Un marin de légende Mar 8 Nov - 12:43 | |
| Merci pour ce beau récit d'un des plus célèbres marin qui inspira de nombreux lecteurs qui se lancèrent dans l'aventure les années suivantes.... _________________________________________________ Pollux. retraité en tout et pour tout
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assezdessai Maitre de Chais echelon 1
Messages : 3503 Date d'inscription : 15/05/2014 Age : 57 Localisation : karukera
| Sujet: Re: Un marin de légende Mar 8 Nov - 12:55 | |
| Quand tu vois le gréement ... à manoeuvrer tout seul : fallait qu'il ait une santé de fer et qu'il soit bien burner courageux Mr Slocum Mes 1ères lectures maritimes (enfin celles qui m'ont vraiment marquées) c'étaient Moitessier "cap Horn à la voile" "la longue route" J'aime mieux que les bateaux de guerre qui ne m'inspirent pas mais alors pas du tout _________________________________________________ in rock we trust rock or bust
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| Sujet: Re: Un marin de légende | |
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